O Brasil Segundo os Franceses
"Il serait bon, dès l'entrée, que vous vous persuadiez que vous n'êtes pas sous les tropiques, qu'il n'y a pas de serpents ni de moustiques, et que, malgré les apparences, tous les gens "bien" sont blancs.
La meilleure façon d'irriter les esprits et de laisser dans votre sillage un murmure de révolte xénophobe, c'est de débarquer avec un casque colonial sur la tête en maudissant en espagnol la chaleur tropicale et la nonchalance d'un porteur mulâtre.
Si vous descendez à Bahia ou à Rio de Janeiro en escale, rappelez-vous donc qu'au Brésil on parle portugais. L'espagnol, c'est plus bas – ou plus haut. Mais n'allez pas crier non plus sur les toits que vous parlez portugais comme un portugais. D'abord ce n'est probablement pas vrai. Ensuite ce que l'on parle ici c'est du brasileiro, du portugais à la brésilienne (c'est fort plaisant). Enfin, ne parlez trop des Portugais. Généralement, ce sont les Portugais qui font les frais des "bonnes histoires" brésiliennes (ces frais leur sont d'aileurs intégralement remboursés à Lisbonne)."
Pierre Daninos (1913-2005), in Savoir-Vivre International (1950)
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